Cela fait maintenant quinze années que j’accompagne des humains.
Des femmes, des hommes, parfois des enfants.
Avec leurs détresses, leurs doutes, leurs silences.
Avec leurs espoirs, aussi.
Je me suis souvent demandé :
Pourquoi je fais ça ?
Au début, ma réponse était simple, presque naïve :
« Parce que j’aime les gens. »
Et c’était vrai.
Mais ce n’était pas toute la vérité.
Au fond de moi, il y avait autre chose.
Quelque chose de plus grand que moi.
Un feu.
Une pulsation silencieuse.
Mais que je n’arrivais pas encore à formuler.
Aujourd’hui, je peux enfin le dire :
Je veux changer le monde.
C’est étrange d’écrire ça.
Ça sonne grandiloquent, presque comme une crise d’ego.
Mais je le ressens profondément, avec douceur et conviction.
Je ne veux pas changer le monde par la force.
Je ne veux pas convaincre, ni imposer, ni faire du bruit.
Je veux changer le monde par la présence.
Par la qualité de relation que je propose.
Par l’espace que j’ouvre quand une personne vient me voir.
Par ce que je choisis de ne pas faire, parfois.
À mon tout petit niveau, dans les interstices du quotidien, je fais de mon mieux.
Je sème des graines, sans toujours voir les fleurs.
Mais je fais confiance à la terre, au temps, à l’âme de ceux que j’accompagne.
Je crois que chaque humain qui retrouve un peu de paix,
chaque personne qui s’autorise à être pleinement là,
chaque cœur qui s’ouvre malgré ses blessures,
est déjà une manière de changer le monde.
Alors oui, c’est peut-être fou.
Mais si je devais résumer ce que je fais,
ce serait simplement ça :
Je crois que toute transformation intime est un acte spirituel.
Et que c’est là, dans cette intimité retrouvée, que le monde change.
Un être à la fois.