Intuitif | Gérald Brunon

L’hypnose comme creuset intérieur

Il existe, au cœur de l’hypnose, quelque chose de l’ordre de l’alchimie.
Non pas l’alchimie de la matière, des creusets et des métaux, mais une alchimie intérieure : celle qui transmute l’ombre en lumière, la peur en ouverture, la lourdeur en souffle de vie.

L’hypnose, dans sa profondeur, n’est pas seulement une technique pour « changer ». Elle est un espace sacré où ce qui est brut, inconscient et enfoui se rencontre, se fond, puis renaît sous une forme plus pure.

N’est-ce pas ce que recherchait l’alchimiste : transformer le plomb en or, c’est-à-dire révéler la splendeur cachée derrière la densité et l’opacité ?


Le plomb de nos blessures, l’or de notre essence

Chaque être humain porte en lui un mélange de métaux intérieurs : des poids du passé, des croyances figées, des blessures anciennes…
C’est ce « plomb » qui nous empêche parfois de rayonner.

L’hypnose, comme l’alchimie, ne détruit pas ce plomb. Elle le regarde avec tendresse, le chauffe au feu de la conscience, le plonge dans l’eau du lâcher-prise, le purifie par l’air du souffle. Alors, petit à petit, ce qui semblait lourd et terne se révèle être l’or de notre essence véritable.


L’art du passage : de l’état ordinaire à l’état sacré

L’hypnose n’est pas un état artificiel : c’est un passage, une porte vers un espace où l’on se reconnecte à ce qui est vivant, vibrant, divin en soi.

Comme l’alchimiste entre dans son laboratoire pour dialoguer avec les forces invisibles de la nature, le praticien et l’accompagné entrent dans cet espace intérieur pour rencontrer l’invisible de l’âme.

Il ne s’agit pas d’imposer un changement, mais de créer les conditions où l’alchimie naturelle de l’être peut se produire.
L’or n’est pas fabriqué : il est révélé.


Le feu intérieur

Dans les traités anciens, l’alchimiste parlait toujours du feu secret qui permettait la transmutation.
Dans l’hypnose, ce feu est la présence.

C’est la qualité d’écoute, d’amour, de silence qui chauffe doucement ce qui a besoin de se transformer.
Ce feu intérieur est parfois un mot juste, parfois un silence qui accueille, parfois un souffle qui invite à descendre plus profondément en soi.


La Pierre Philosophale de l’Être

La quête de la Pierre Philosophale symbolisait la quête de l’unité, de la complétude.

De même, l’hypnose véritable ne vise pas à « corriger » ou « réparer » une personne, mais à lui permettre de se souvenir qu’elle est déjà complète, déjà reliée, déjà divine.

La pierre, en nous, n’est pas à chercher ailleurs : elle est ce centre immuable qui existe avant les blessures, avant les histoires, avant même notre naissance.


Trois pensées à méditer

« L’hypnose n’ajoute rien : elle fait fondre le plomb des illusions pour révéler l’or que nous avons toujours été. »

« Là où l’alchimiste allume le feu de son creuset, l’hypnose allume le feu du cœur, celui qui transmute les ombres en lumière. »

« La véritable alchimie de l’être n’est pas de devenir autre, mais de redevenir entier. »


Conclusion

Hypnose et alchimie se rejoignent dans cette vérité : tout est déjà là.
Ce n’est pas un ajout, ni un savoir nouveau, mais une purification, un dévoilement, une naissance à ce qui est depuis toujours.

Quand l’hypnose se vit dans cette conscience, elle devient un art sacré : un acte de foi dans la lumière qui habite chaque être.
L’or n’est pas à créer ; il suffit de lever le voile du plomb.