Intuitif | Gérald Brunon

Halloween amuse, intrigue et effraie tout Ă  la fois. DerriĂšre les rires et les dĂ©guisements, il y a pourtant des expĂ©riences qui touchent profondĂ©ment le monde intĂ©rieur des enfants — celui de leurs Ă©motions, de leur imagination, et de leur Ă©quilibre.

đŸ‘» Les images de peur : un jeu que le cerveau ne comprend pas toujours

Chez les plus jeunes, les zones du cerveau qui gĂšrent la peur (comme l’amygdale) fonctionnent dĂ©jĂ  trĂšs fort
 mais celles qui permettent de comprendre que “ce n’est pas rĂ©el” (le cortex prĂ©frontal) ne sont pas encore matures.
RĂ©sultat : ce qui est pour l’adulte une simple mise en scĂšne peut, pour l’enfant, ĂȘtre ressenti comme une vraie menace.
Un masque ensanglantĂ©, une main qui sort d’un cercueil ou un squelette animĂ© peuvent laisser une trace Ă©motionnelle durable — parfois invisible, mais bien prĂ©sente. Cela peut se traduire par :

  • des cauchemars,
  • une anxiĂ©tĂ© diffuse,
  • ou une peur de s’endormir seul.

À force d’expositions rĂ©pĂ©tĂ©es, certains enfants apprennent Ă  “se blinder” : ils ne ressentent plus rien. Ce mĂ©canisme de dĂ©fense peut sembler une force, mais il crĂ©e souvent une dĂ©sensibilisation Ă  la peur et Ă  la souffrance — celle des autres comme la sienne.

🍭 Les bonbons colorĂ©s : un plaisir trompeur pour le corps et le cerveau

Les bonbons d’Halloween sont souvent remplis de sucres rapides et de colorants chimiques.
Sur le moment, ils excitent les papilles et le cerveau : c’est la dopamine du plaisir immĂ©diat. Mais, trĂšs vite, cette montĂ©e est suivie d’une chute d’énergie et d’humeur.
Certains additifs (comme la tartrazine ou le rouge allura) sont soupçonnĂ©s d’aggraver l’agitation, la nervositĂ© ou les troubles de la concentration chez les enfants sensibles.
En excĂšs, ces produits perturbent aussi le microbiote intestinal — qui dialogue pourtant directement avec le cerveau Ă©motionnel.

🌿 Trouver la juste mesure

Halloween peut rester une belle occasion de rire et de partage, à condition de revenir à l’esprit du jeu et non de la peur.
Quelques pistes simples :

  • choisir des dĂ©guisements drĂŽles ou poĂ©tiques plutĂŽt que sanglants,
  • fabriquer soi-mĂȘme des douceurs “monstrueuses” avec des fruits, du miel, du chocolat,
  • parler avec l’enfant de ce qu’il ressent face Ă  certaines images, sans juger, juste en Ă©coutant.

Ainsi, Halloween redevient ce qu’il devrait ĂȘtre : une fĂȘte de transformation, pas de frayeur — une façon d’apprivoiser la peur plutĂŽt que de la nourrir.