Halloween amuse, intrigue et effraie tout Ă la fois. DerriĂšre les rires et les dĂ©guisements, il y a pourtant des expĂ©riences qui touchent profondĂ©ment le monde intĂ©rieur des enfants â celui de leurs Ă©motions, de leur imagination, et de leur Ă©quilibre.
đ» Les images de peur : un jeu que le cerveau ne comprend pas toujours
Chez les plus jeunes, les zones du cerveau qui gĂšrent la peur (comme lâamygdale) fonctionnent dĂ©jĂ trĂšs fort⊠mais celles qui permettent de comprendre que âce nâest pas rĂ©elâ (le cortex prĂ©frontal) ne sont pas encore matures.
RĂ©sultat : ce qui est pour lâadulte une simple mise en scĂšne peut, pour lâenfant, ĂȘtre ressenti comme une vraie menace.
Un masque ensanglantĂ©, une main qui sort dâun cercueil ou un squelette animĂ© peuvent laisser une trace Ă©motionnelle durable â parfois invisible, mais bien prĂ©sente. Cela peut se traduire par :
- des cauchemars,
- une anxiété diffuse,
- ou une peur de sâendormir seul.
Ă force dâexpositions rĂ©pĂ©tĂ©es, certains enfants apprennent Ă âse blinderâ : ils ne ressentent plus rien. Ce mĂ©canisme de dĂ©fense peut sembler une force, mais il crĂ©e souvent une dĂ©sensibilisation Ă la peur et Ă la souffrance â celle des autres comme la sienne.
đ Les bonbons colorĂ©s : un plaisir trompeur pour le corps et le cerveau
Les bonbons dâHalloween sont souvent remplis de sucres rapides et de colorants chimiques.
Sur le moment, ils excitent les papilles et le cerveau : câest la dopamine du plaisir immĂ©diat. Mais, trĂšs vite, cette montĂ©e est suivie dâune chute dâĂ©nergie et dâhumeur.
Certains additifs (comme la tartrazine ou le rouge allura) sont soupçonnĂ©s dâaggraver lâagitation, la nervositĂ© ou les troubles de la concentration chez les enfants sensibles.
En excĂšs, ces produits perturbent aussi le microbiote intestinal â qui dialogue pourtant directement avec le cerveau Ă©motionnel.
đż Trouver la juste mesure
Halloween peut rester une belle occasion de rire et de partage, Ă condition de revenir Ă lâesprit du jeu et non de la peur.
Quelques pistes simples :
- choisir des déguisements drÎles ou poétiques plutÎt que sanglants,
- fabriquer soi-mĂȘme des douceurs âmonstrueusesâ avec des fruits, du miel, du chocolat,
- parler avec lâenfant de ce quâil ressent face Ă certaines images, sans juger, juste en Ă©coutant.
Ainsi, Halloween redevient ce quâil devrait ĂȘtre : une fĂȘte de transformation, pas de frayeur â une façon dâapprivoiser la peur plutĂŽt que de la nourrir.